Le Retour [RP]

Le gardien pénétra dans la vieille enceinte noircie de l'Arène Dévastée du bouclier sanglant... Ici et là, quelques boucliers cabossés étaient partiellement enfouis par le sable... Ce lieu avait une histoire...Il le sentait.

Il avança entre les maisons éventrées et rongées par la moissisure, enjambant les nombreux cadavres d'infectés et quelques, rares, de gardiens. Le lieu vibrait du silence qui ne s'interrompt que rarement...

L'inconnu poursuivi son chemin sans s'arrêter, jusqu'à déboucher sur ce qui avait sans doute été la plave centrale du camp. Au centre gisaient une multitude de corps, dont la plupart mutilés, formant un cercle...

Mu par une impulsion inexplicable, le jeune gardien souleva la plaque de tôle grossière de l'un des cadavres situé au centre et découvrit un manuscrit taché de noir... Fébrile, il ouvrit le livre avec précaution et entama la lecture...

Sous ses yeux curieux se rejoua la lutte désespérée de ce qui avait été l'Elite du monde Post-Apocalyptique... Il dévora les nombreux témoignages et fragments de journaux. le lecteur atteignit rapidement la dernière page. Là, sous les dernières lettres tracées d'une main déterminée se trouvaient une trentaine de tâches de sang sombres, venues souiller le blanc de la page.

Serrant les Chroniques Gardiennes contre son bouclier, il entama la mise en terre des héros qui avaient tenté de Dominer les Autres et qui avaient échoués.

Un sourire étrange se peignit sur ses lèvres...

Les anciens, les survivants, les vrai gagnant revenait...

Le RP c'est pas mon truc. Mais je suis pas la seule dans le groupe apparemment ...

Je demande pas spécialement de participation tu sais $Clin d\\'oeil$
Ça m'est venu comme ça j'ai juste posté pour que vous en profitiez.

Moi ça m'intéresse. Mais j'aime pas faire des RP pourris et là je suis trop dispersé pour faire un truc bien.

Et puis je dois avouer, un moment j'ai cru que c'était un sujet un peu "private" pour les anciens

Faut pas déconner non plus Mort de rire

C'est un début de chronisue, que j'espère avoir la chance de continuer.

En tout cas, très sympa comme RP, à l'image de ceux que tu fais d'habitude Mort de rire

(ce n'est en aucun cas de la lèche Calimero

)

Paolino, tu me prends par les sentiments Calimero

(je plaisante bien entendu, je ne suis pas le salaud imbu de lui même que je présente quotidiennement aux gens)

Abon !

J'aime bien les RP bien que je n'en pratique pas sur horde ( sauf un enfin si on peut appelez ça un RP, celui de locklay mais maintenant finis suite a ses empêchement Malheureux

)

J'aime les réactions spontannées de Telos Sourire

Tu faisais déjà les Chroniques a l'époque Shurg' ? Tu vas les refaire ?

Si je fais partie du RDH, j'espère pouvoir en faire à nouveau en effet :/

Une imposante silhouette, déformée par la chaleur brûlante du désert se dessinait à l'horizon.
Le voyageur solitaire s'arrêta un moment essayant de discerner l'édifice...

Il portait un cache poussière élimé, était chaussé de bottes de cuir usées par les innombrables lieues parcourues, un foulard protégeait son visage des vents de l'Outre Monde, sa crinière noir de jais retombait sur ses épaules.
Dans son dos, un magnifique bouclier d'airain ciselé et ornementé était fixé par une sangle.
A sa ceinture, plusieurs sacoches et poches contenaient ses maigres possessions.
Sur sa hanche droite pendait un long couteau tranchant comme un rasoir

... Ce devait être une citadelle ou quelque place forte bâti dans un monde hostile pour servir de refuge à une communauté quelconque. L'étranger décida de poursuivre sa route vers ce lieu inconnu et qui, bien qu'il n'en eut pas conscience, l'attirait irrésistiblement.

Lorsque qu'il parvint à quelques dizaines de mètres il réalisa qu'il s'agissait d'une arène aux dimensions cyclopéennes. Des bas reliefs partiellement détruits semblaient représenter l'histoire glorieuse du lieu et de ses résidents.
Mais nombreuses étaient les marques de destruction, d'incendie et de violence qui laissaient présager une funeste destinée.

Prudent et attentif aux moindres bruit ou mouvement, l'individu avança pour pénétrer au coeur de la construction, passant sous une immense arche de marbre dont les portes de métal gisaient au sol, a demi ensevelies par les sables du désert et du temps.

Après avoir traversé des ruelles dévastées, escaladé des murs effondrés, et sans avoir croisé âme qui vive, il arriva sur ce qui devait être la grand place, une sorte de forum autour duquel l'on pouvait apercevoir, ici l'atelier d'un forgeron, là un habitation dévastée...

Ainsi il se tenait immobile, statue vivante dans un monde où la mort était omniprésente.
Après un bref instant il remarqua un mouvement de l'autre côté de la place.
Il se dirigea avec circonspection vers cette partie de l'arène. Il fut alors surpris de découvrir un homme, seul, en ce lieu de perdition. Accablé par la morsure cuisante de l'astre solaire, il s'affairait à offrir une sépulture aux corps sans vie des courageux hommes qui vécurent et moururent ici même.

Sans hésiter, le sombre vagabond le rejoignit et posa une main amicale sur son épaule.

"Laisse moi t'aider...
Ensuite nous chanterons leur gloire et nous nous réjouirons qu'ils aient rejoints le Valhalla"

Le gardien se retourna lentement, trop surpris pour réagir. Il ne s'était pas attendu à rencontrer âme qui vive dans ce charnier perdu en plein désert. Il examina brièvement l'étranger. Un bouclier rutilant était sanglé à son dos... D'un hochement de tête appréciateur, Shurgaal accepta l'aide... Ils ne seraient pas de trop pour mettre fin à l'errance des défunts.

Rapidement, il finit d'ensevelir le corps sur lequel il s'acharnait depuis une dizaine de minutes avant de souffler un peu. A ses côté, le gardien entamait une sépulture.

Laissant son regard dériver vers les ruines, Shurgaal se mit à rêvasser, profitant pleinement de ce havre qui lui offrait sa protection...

A la tombée de la nuit les deux Gardiens terminèrent leur triste besogne et décidèrent de reposer un moment leurs muscles endoloris.

Assis sur une colonne de granit que les éléments avaient achevé de mettre au sol, sous le regard impassible de la lune nimbant de sa lueur fantomatique les vestiges de cette enclave tel un linceul, chacun restait silencieux comme pour rendre un dernier hommage à leurs défunts prédécesseurs...

Après un moment, le Gardien au bouclier d'airain décida de fouiller les environs et visita quelques masures en ruines. Il revint un peu plus tard avec une besace en peau humaine tannée (probablement celle d'une ignoble liche qui avait été aspergée d'eau à en juger par les marques de brûlures).
Il la posa au sol, en sortit divers ustensiles tels qu'une casserole cabossée, une spatule en os, un moulin à café, deux assiettes en grès fêlées ainsi qu'une bouteille d'alcool dont l'étiquette moisie laissait tout au mieux figurer les symboles suivants Up.

Il fourragea dans ses poches en en sortit son fidèle couteau suisse McNabver qu’il tendit à son compagnon ainsi que la bouteille.

Il s’occupa ensuite de ramasser du bois mort, quelques planches vermoulues et des touffes d’arbrisseaux desséchés puis s’attela à allumer un feu à l’aide de son briquer à amadou.
Dans son sac à dos il attrapa un paquet emballé dans de vieux journaux (« La Gazette » pouvait-on lire sur l’une des pages) et révéla son contenu. Un chat du désert, aussi raide que la justice, une espèce réputée agressive mais qui s’accommode également en ragoût.

Il dépeça l’animal, le mis à mijoter dans un fond d’eau de cactus agrémenté de diverses herbes aromatiques et de quelques racines comestibles.
Tandis qu’un délicat fumet embaumait l’atmosphère, et aussi incongru que cela aurait paru à quiconque observerait la scène, les compagnons d’infortune trinquèrent dans un silence quasi religieux mais révélateur de l’état d’esprit des deux hommes avant de déguster leur maigre pitance avec le soin et la mesure de ceux qui savent qu’ils ne mangeront pas demain.

Je ne suis pas trop doué pour le RP mais je vais quand même tenté de faire un truc, alors ne m'en veillez pas si ce n'est pas super, mais je pratique peu et suis complètement rouillé.

Le jeune Gardien continuait sa marche solitaire dans ce monde, ne respirant que la mort qui l’entourait. Voilà des semaines, qu'il errait à travers ce désert, recherchant la cité légendaire que ses frères et sœurs avaient jadis établie, il ne savait pas si cette dernière tenait encore debout, il n’était même pas sûr de son existence, elle fessait partie des mythes que lui narrait jadis son ancien mentor, paix à son âme. Mais elle était son dernier espoir depuis qu'il avait quitté ses derniers compagnons d'armes, ou du moins ce qu'il restait d’eux.

D’atroces souvenirs lui revinrent alors à l’esprit et triste, il ne pu s’empêcher de se remémorer les derniers instant de cette cité qui était autrefois son refuge. Lui, fière et droit comme le bouclier qu’il portait, se peinait encore de n’avoir pas su protéger ses voisins. Durant cette nuit où les portes de leur dernière demeure volèrent en éclat, il avait lutté jusqu’à son dernier souffle aux côtés des ses compagnons, mais était finalement tombé ; et quand il reprit enfin ses esprits, le matin était là, silencieux comme la mort, et jetant un dernier regard autour de lui, il réalisa qu’il était le dernier debout. Pourquoi ne l’avaient-ils pas dévoré ? Pourquoi était-il encore debout, alors que tout ses camarades avaient été atrocement démembré et mutilé ? Jamais il ne saurait répondre à ces questions.

Une fois qu’il eu fini d’honorer comme il se doit les restes de ses compagnons, il entreprit son périple, jetant un dernier regard à ce qu’il restait de cette cité, une larme lui coulant sur la joue. Et il marcha, suivant son chemin à travers les dunes et ce qu’il restait d’une antique civilisation, jusqu’au jour où il ne pu même plus distinguer la silhouette de cette bâtisse dont il s’éloignait. Il avait aujourd’hui presque complètement perdu espoir, ne rencontrant que mort et désolation, il avait mangé ses dernières rations il y a de ça plusieurs nuits, et sentait la mort se rapprocher. Il s’attela à dresser un campement, espérant secrètement être dévoré pendant son sommeil, mettant ainsi un terme à son agonies. Mais à ce moment là, une douce odeur lui parvint aux narines. Ça y est, la folie m’a rattrapée se dit-il. Mais malgré tout, ne pouvant ignorer les bruits émanant de son estomac, il décida quand même de suivre son odorat et, alors qu’il atteignait le sommet d’une dune, il pu distinguer une lumière. Une énième citée en train de bruler ? Non, ce n’est pas l’odeur de la chair brulée qu’il sentait, et trop peu de fumée s'échappait de ce feu.Ce pourrait-il que ce soit un campement ? Un regain d’espoir le traversa alors, et il se dit que finalement, tout n’était peut-être pas perdu et se mis en route, après avoir rangé dans son sac troué les derniers biens qu’il lui restait, suivant la lumière, comme attiré par ce qui était son dernier espoir.

Citation :: une larme lui coulant sur la joue

Fake, un gardien ne pleure jamais Mort de rire

C'est largement plus qu'honorable Sourire

Elle ouvrit les yeux, sentit la chaleur du soleil taper sur son visage.

Un instant elle se demandait:

Citation :: Mais ou suis-je?

Val se releva, pris son sac et regarda autour d'elle, quelle direction prendre. Elle avait perdu sa carte, qui avait du être prise par le vent violent de la nuit. Elle décida de suivre le soleil en espérant trouver d'autres gardiens, qui pourrai lui indiquer un plan d'eau.

Assoiffé, cela faisait maintenant 3 heures qu'elle marchait a l'aveugle.

Un bruit sourd se fit entendre a quel pas d'ici. On aurai dit des voix faibles et sèches, elle s'avança et vit deux hommes en pleins efforts, creusant dans le sable.

Poussant un cri de soulagement, elle s'écroula sur le sol au regard des 2 forcenés.

Avec cette chaleur et sans eau, la déshydratation avait pris le dessus. D'un bon elle repris connaissance, le soleil lui avait tapé sur la tête, un moment de folie l'envahie.

Les 2 hommes arriva pour lui apporter de l'eau ainsi qu'un vieux sandwich, ramassé la veille.

Citation :: Ce n'est pas grand chose mais tu dois reprendre des forces sinon tu ne tiendras pas longtemps. Dit l'un des hommes.

Merci, c'est cool, mais après ce que j'ai déjà vécu ici, ça a côté c'est du vent dans une bouteilles vide.

Après quelques minutes a les contempler, elle reconnu l'un deux, on pouvait apercevoir un léger sourire aux coins de ses lèvres.

Citation :: Shurg, je suis si contente de te voir, mais qu'est ce que tu fais ici, je pensais pas trouver quelqu'un après autant d'heures de marche.

Les trois Gardiens parlèrent tout le reste de la journée en se remémorant leurs belles aventures, au grand plaisir de Darthwolf, avalant toute ces parole d'une traite.

Humm maintenant que je suis enfin reconnu ( sic) comme un bon rpiste (sic) je m'engage à faire un RP ... si je suis pris au RDH Mort de rire

.

Enorme le RP les gars ^^
(Personnellement je faisais un bar RP dans le forum de ma ville et ca délirait bien comme il faut ^^)

Lorsque les premiers rayons de l'astre de jour embrasèrent l'horizon, le gardien au bouclier d'airain rejoignit les autres voyageurs que leur chemin avait guidé jusqu'en ce lieu. Il leur annonça qu'il était sur le point de reprendre la route à travers l'infini désert.

"Ce bastion n'est plus désormais qu'un mausolée à la mémoire des anciens qui ont lutté avec acharnement pendant des semaines avant de mourir lors d'une épique bataille face à la multitude infernale qui menace l'avenir de l'homme. Le temps est venu d'aller de l'avant."

Il expliqua alors qu'il partait en quête d'autres survivants animés, comme lui, par une volonté inébranlable de mener la résistance contre l'infâme engeance.
Il fondait ses espoirs sur la rencontre de ces hommes et de ces femmes avec lesquels il serait possible de bâtir une communauté, de créer un confrérie capable de retenir les hordes maudites et de protéger leur semblables.

Par ailleurs il avait ouïe dire que d'autres factions se rassemblaient aux quatre coins de ce monde abandonné aux fantômes, aux hyènes et aux vautours.
Certainement en prévision du grand Ragnarok...
Un affrontement mémorable se préparait et il savait que son devoir était d'y prendre part. Il avait l'intime conviction que si d'autres porteurs du Bouclier Sacré acceptaient de se réunir sous une seule et même bannière, ils auraient alors une chance de montrer la voie au reste de l'humanité.

"Venez avec moi si le cœur vous en dit. Ce sera un long et périlleux périple mais ensemble nous mènerons les nôtres à la victoire."

Tandis que les autres réfléchissaient à ses paroles, il vérifia le contenu de son sac à dos, fixa sa lame à sa ceinture et ajusta son bouclier. Il était fin prêt et son esprit déterminé. Il observa les dunes lointaines un moment, comme perdu dans ses pensées, puis après un dernier regard vers les autres gardiens, il se mit en marche vers sa destinée...

Des cinq coins du monde Darth Mort de rire

La ville sera géniale avec le potentiel Rpiste qu'on a o/

Une fois encore, nous allons écraser les autres métiers au niveau des chroniques !

Encore et toujours la solitude. Avec ce sable partout, brassé par des vents continuels mais changeants, qui modifiaient subrepticement ou nettement le paysage au point qu'elle n'était jamais sûre de ne pas s'être perdue.
Le sable qui volait brouillait sa vue, crissait sous ses dents, alourdissait ses vêtements.
Fatiguée, elle s'assit pour essayer de grignoter le bout de pain moisi fourré avec un truc rosâtre qu'elle préférait ne pas reconnaître. C'était difficile à mâcher, encore plus difficile à avaler: quand elle réussissait à déglutir elle croyait entendre la bouchée tomber et rebondir au fond de son estomac creux.

Néanmoins rassasiée, elle sortit de sous sa cape une chose poilue, un peu mitée, difficile à identifier, qu'elle se mit à caresser machinalement. Oui ! Bien sûr! Elle était ridicule ! Mais Pépète avait été son ami pendant si longtemps! Il avait plus facilement qu'elle renoncé à être un objet de décoration dans un intérieur douillet.
Comme elle il s'était efflanqué, comme elle il avait appris à être toujours aux aguets, comme elle il était devenu un tueur. Lorsqu'il sautait à la gorge d'une pourriture , il ne desserrait pas ses crocs aiguisés avant que la chose ait perdu le semblant de vie qui l'animait.
Et le soir, quand par chance elle avait trouvé un abri - une carcasse de voiture, un amas métallique à demi enfoui dans le sable-, il se frottait contre elle, et ronronnait puissamment, comme au temps lointain où elle regardait avachie dans son fauteuil un crétin distraire les gens heureux en leur montrant les images du malheur des autres. S'ils avaient su! Si elle avait su!

Après cette nuit où ils avaient été surpris par une dizaine de créatures, où il avait fait preuve d'une incroyable bravoure pour la protéger avant de succomber sous le nombre, elle avait gardé sa fourrure comme un porte bonheur, un rappel qu'il pouvait encore exister dans ce monde autre chose que l'avidité, la méfiance et le mal.

Pourtant il y avait d'autres survivants qui comme elle parcouraient le désert et se réunissaient parfois pendant quelques jours avant de se séparer.
La Grande Catastrophe avait forcé chacun à révéler son être, celui qu'il cachait derrière la façade de la politesse. Et chacun trahissait ce qu'il était vraiment par la façon dont il affrontait le désespoir et la mort..

Les plus nombreux et les heureux à coup sûr étaient ceux qui ne cessaient de fouiller le désert et les ruines. Leurs pelles s'abattaient en rythme; tels des chiens déterrant leur os, ils faisaient voler le sable autour d'eux ; ils étaient infatigables ! C'était touchant de voir leur joie chaque fois qu'ils avaient exhumé quelques vis, une tôle rouillée ou une vieille porte! Certains comptabilisaient fièrement leurs trouvailles .
C'était ceux qui voulaient à tout prix ne pas perdre le souvenir de l'âge de l'abondance. Comme avant, ils entassaient des objets, dont l'accumulation les rassurait.

Il y avait ceux qui avaient jugé plus prudent de rechercher cette solitude qui lui pesait à elle ; ils fuyaient la compagnie de leur semblables, et ils étaient prêts à manger et boire n'importe quoi. La nuit ils se faisaient des abris de fortune qu'ils enrichissaient inlassablement de tous les détritus qu'ils trouvaient. La Grande Catastrophe les avait fait retourner à un état antérieur à la société, à la civilisation.

Elle préférait de loin ceux qui comme elle avaient trouvé souvent plus d'humanité chez les animaux que chez leurs frères humains. Mais pourquoi mutilaient -ils systématiquement leurs chiens? Etait-ce un signe de reconnaissance pour recréer une communauté?

Et puis il y avait les encapuchonnés: ceux là prétendaient passer ainsi inaperçus des zombies, mais de fait, le plus souvent c'était au regard d'autrui qu'ils voulaient échapper.

Elle les avait observés: la plupart étaient devenus des prédateurs. Oh ! Bien sûr, ils invoquaient les circonstances exceptionnelles qui, selon eux, justifiaient l'abandon de toute morale.
De fait n'avaient-ils pas avaient trouvé dans la Grande Catastrophe un bon prétexte pour pouvoir enfin donner libre cours à leur égoïsme. Ils ne fuyaient pas les autres survivants, bien au contraire, puisqu'en bons parasites, ils trouvaient là leurs proies. Ils ajoutaient du malheur au malheur; elle ne pouvait les comprendre et s'en méfiait d'instinct.

Et il y avait enfin ceux qui s'appelaient avec un peu de prétention « les gardiens »; (D'autres les avaient surnommés les CRS). Longtemps elle avait hésité à se joindre à eux quand ils étaient en groupe. Le côté ambiance de vestiaire de foot, -sueur, vantardises, blagues pas drôles, bas du front, bourrins, quoi ! - Et puis il fallait reconnaître que contrairement aux groupes qui s'étaient constitués, ils paraissaient bien inutiles à la survie à long terme. Leurs boucliers cabossés leur permettaient de sortir de quelques mauvaises rencontres, c'est vrai, c'est tout.

Et puis à force de les fréquenter elle avait compris:
Certes ils faisaient les fiers, les sans peur, mais ils savaient bien que leurs jours étaient comptés, comme ceux des autres: ce n'est pas leur vie qu'ils protégeaient, non ils défendaient bien plus que cela.
Certes ils prétendaient n'avoir qu'un seul neurone, celui qui guidait le bras tenant le bouclier; mais c'était peut être pour se concentrer sur l'essentiel.
A les regarder vivre, à voir comme ils se soutenaient les uns les autres, elle avait compris: c'était bien eux l'ultime rempart de l'humanité! Non parce qu'ils croyaient pouvoir empêcher l'inéluctable disparition physique de tous les êtres humains, mais parce que jusqu'au bout ils préserveraient les vertus d'entraide, de courage, de solidarité, bref l'humanité en eux, envers les autres.

Elle ramassa ses maigres bagages, accrocha à son bras le vieux bouclier qu'elle avait trouvé sur un cadavre et gardé sans trop savoir pourquoi. Avec une hésitation, elle posa par terre la dépouille de Pépète. Et elle se dirigea vers le campement d'où s'élevaient de grands éclats de rire. Elle ne serait plus jamais seule désormais.

Spoiler:

» ICEBERG (le retour ?)